Positionnement de l’équipe du Carreau – Scène Nationale de Forbach et de l’Est Mosellan.
Dans un contexte particulièrement préoccupant pour l’ensemble des professions liées à la culture, l’équipe permanente du Carreau – Scène nationale de Forbach et de l’Est Mosellan souhaite exprimer son soutien à la cause des travailleurs « intermittents ». L’équipe du Carreau insiste sur l’importance du dispositif de l’intermittence, inhérent au bon fonctionnement de notre structure et à la valorisation de nos savoir-faire.
Que faire, que dire quand on est professionnel de la culture au sein d’une structure de diffusion et de création, pour exprimer sa solidarité avec ceux que l’on nomme les » intermittents ».
L’image qui se profile derrière ce terme « intermittent », grâce au MEDEF et à quelques journalistes, bien-pensant, des insinuations douteuses : « profiteurs », « fainéants », « privilégiés ».
Ce que l’équipe de la scène nationale associe au terme « intermittent », ce sont les mots « compétences », « expériences », « sérieux », « précarité ».
Il est temps une nouvelle fois de défendre ce régime particulier qui permet à tous ces technicien(ne)s, et artistes du spectacle vivant de réussir à vivre le plus dignement possible.
Ils participent considérablement au rayonnement culturel français dont se gargarisent nos élites. Ils sont, avec nous les permanents, les chevilles ouvrières de l’exception culturelle française, prestige de la France.
N’oublions pas également que la présence de travailleurs intermittents dans nos théâtres et nos salles de spectacle génèrent de véritables retombées économiques.
Il est très clair que sortir un grand nombre de ces travailleurs de ce régime serait immanquablement les envoyer en fin de droits et à une situation encore plus précaire, ou à une reconversion aléatoire dans un autre secteur d’activité.
Cela signifierait également affaiblir de façon irrémédiable la présence de la culture dite populaire ou élitiste sur le territoire.
Car l’art n’a pas de frontières, tout comme l’intermittence. Les spectacles de boulevard, de variété, d’avant-garde, qu’ils soient le fruit d’artiste connus, inconnus ou reconnus dépendent pour la plupart de cette singularité française.
Soyons-en fiers.
Il est évident que nos lieux de diffusion culturelle, notamment dans les villes de taille modeste, en région, seraient en grande difficulté sans les intermittents du spectacle.
Nous sommes prêts à prendre part aux négociations souhaitées par le gouvernement. Nous regrettons vivement que le gouvernement ait délivré l’agrément à l’accord du 22 mars, mettant ainsi en péril la concertation qui vient de débuter. Le gouvernement prend un risque important de voir le conflit se radicaliser et se transformer en une épreuve de force.
L’équipe du Carreau – Scène nationale de Forbach et de l’Est Mosellan